Petit poney!! Emmène moi dans ton pays magique!!
J'ai travaillé sur un autre jouet qui est le petit poney, j'ai voulu accentuer, par le biais de la sculpture, les difformités qu'a subi l'animal dans le but d'une féminisation. C'est une sexualisation de l'objet pour atteindre de manière très direct le public féminin. Mais du même coup, ce marché apporte des codes très caricaturaux de la féminité à des êtres à en devenir..
Le vrai :
Le mien : Le petit poney est devenu un trophée de chasse d'une espèce d'animal en pleine mutation!
En exposition :
Pour la petite histoire :
L'histoire du cheval-jouet :
Le cheval-jouet est à priori unisexe et pourtant il est très tôt accaparé par le garçon pour son rôle guerrier : c’est un attribut du chevalier, du cow-boy et du héros en général, pendant des siècles. Dans la deuxième moitié du XXe siècle, les petites filles s’approprient la bête, délaissée par les garçons en quête de vitesse et de gloire aux commandes de leurs automobiles et de leurs avions. Le cheval est devenu pour elles un objet d’attention, de soins.
A partir de ce moment-là le cheval va subir d’horribles mutations, se retrouvant complètement féminisé, avec de grands yeux de biche, des couleurs très excentriques et une chevelure excessivement longue. Le cheval au féminin c’est la marque My little Pony des fabricants Hasbro.
L'histoire du rose pour les filles :
« Cette différenciation nous semble de toute éternité alors qu’elle ne date que de la deuxième moitié du XXe siècle. Pratique d’abord bourgeoise, elle descend ensuite dans l’échelle sociale jusqu’à être aujourd’hui un code dominant. Pourtant, le bleu a été longtemps attaché à la féminité, et le rose, nuance du rouge, plutôt à la masculinité et au pouvoir. Depuis les années 1950, les catalogues de jouets, désormais en couleurs, inversent la symbolique : tout est rose dans le monde des poupées et bleu dans celui des voitures. »
Bruno Girveau, Le jouet, un monde offert aux enfants, édition Gallimard, 2003